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en nubie, etc.


des cadavres embaumés, et qu’un léger mouvement, au milieu de ces amas de corps, fait lever en nuages épais. Une fois, ayant passé par un corridor long et étroit, j’arrivai dans un caveau, et, pour m’y reposer des fatigues de la route, je m’assis sur une de ces masses, mais elle s’enfonça sous le poids de mon corps ; les momies d’alentour auxquelles je voulais me retenir s’anéantissaient également, et je fus enveloppé, dans ma chute, d’un tourbillon de poudre qui me força de rester immobile pendant un quart d’heure pour attendre qu’il fût dissipé. Cependant tel était le nombre des corps dans ces sépulcres, qu’il était souvent impossible d’avancer d’un pas sans faire tomber une momie en poussière. Une autre fois, ayant à passer d’un caveau à un autre, je traversai un passage de vingt pieds de long, mais où les momies étaient entassées au point qu’il ne restait que la largeur du corps, et qu’à tout moment mon visage se trouvait en contact avec celui d’un ancien Égyptien. Comme le sol allait en pente, mon propre poids m’aidait à avancer ; mais ce ne fut qu’en faisant rouler avec moi des têtes, des bras et des jambes, que j’arrivai au bas du passage. Tous les caveaux que je trouvais étaient pleins de cadavres, couchés, empilés, debout