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coup sur un puits de momies. D’autres fois, après avoir tâtonné deux ou trois jours, ils ne découvraient qu’un puits avec des momies d’une sorte inférieure qui n’avaient sur elles rien de remarquable, en sorte qu’avec toute leur adresse ils couraient la chance de perdre leur peine et leur temps. Mais aussi, quand ils découvraient des tombes d’une classe plus élevée, ils en tiraient quelquefois des antiquités de valeur et de toute espèce. J’eus d’abord de la peine à engager les paysans à travailler pour mon compte, moyennant une paie régulière. Ils pensaient que ce mode de travail serait contraire à leurs intérêts, puisque j’obtiendrais des antiquités à trop bon marché, et qu’ils ne gagneraient pas assez ; mais à la longue ils sentirent qu’il valait mieux toucher vingt paras (six sous) par jour, sans s’inquiéter du succès des fouilles, que de creuser pour leur compte, et de courir risque de ne rien trouver.

Par ces travaux, j’acquis une connaissance intime des sépultures des anciens Égyptiens, et j’appris à distinguer leurs diverses manières d’ensevelir toutes les classes de la société, depuis le paysan jusqu’au roi. Ce peuple avait trois méthodes principales d’embaumer ses morts ; elles variaient, comme nous apprend Hérodote, suivant les dépenses que les personnes qui présen-