Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les Égyptiens possédaient sûrement l’art de fabriquer les toiles dans la même perfection que jious ; car, sur plusieurs figures peintes, je vis des vêtemens si fins qu’ils en étaient transparens ; et, parmi les enveloppes des momies, je trouvai une toile aussi belle que notre mousseline, très-solide, et d’un tissu fort égal. Ils avaient aussi l’art de tannerle cuir ; ils en faisaient des souliers précisément comme nous ; j’en ai trouvé de diverses formes. Ils possédaient de plus les procédés de la teinture du cuir, et une sorte de maroquinerie, ainsi que l’art d’y imprimer des figures en relief, dont j’ai vu plusieurs échantillons. Je présume que pour faire ces empreintes ils pressaient le cuir mouillé avec un fer chaud. Ils fabriquaient aussi un verre grossier, dont ils faisaient des grains de collier et d’autres ornemens.

Ils émaillaient, et, en outre, ils savaient parfaitement bien dorer, ainsi que l’attestent les ornemens trouvés dans leurs tombeaux. Ils battaient le cuivre en feuilles, et faisaient une composition métallique assez semblable à notre plomb, mais plus douce, et pourtant plus tenace ; elle ressemble à celle des feuilles de plomb qui nous viennent de la Chine dans les boîtes à thé ; mais elle est plus épaisse. J’en ai trouvé quelques morceaux, doublés de part et d’autra