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en nubie, etc.


d’une force énorme. Il nous en reste un grand nombre de preuves incontestables. Or je demanderai à tout voyageur qui visitera Thèbes, s’il pense que le mur autour de l’avenue des sphinx ou autour des statues à tête de lion que j’ai découvertes à Carnak, a pu être fait par un autre peuple que les anciens Égyptiens. Quelques uns de ces murs servent même d’enceintes aux temples. On supposerait à tort que, dans la suite des temps, quelque autre nation, adorant les mêmes divinités, a élevé ces murs pour conserver les lieux destinés au culte. Ils se lient si bien au plan des édifices sacrés, qu’il est évident que le tout a été construit au même temps. Ce qui est encore plus concluant, c’est qu’à Gournah il y a des catacombes fort étendues, creusées non-seulement dans le roc, mais aussi dans la plaine, au pied des rochers, a douze ou quatorze pieds au-dessous du niveau du sol, et se prolongeant fort en avant sous terre. On entre généralement dans ces tombes par un escalier qui conduit à une grande galerie longue quelquefois de quatre-vingt-dix à cent pieds, et taillée dans le roc ; en face de l’escalier se trouve communément le caveau sépulcral. Il faut remarquer que ces galeries souterraines entraient dans le plan des cons-