Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/307

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reste, que le granit et les autres pierres, sculptées par les Égyptiens, étaient d’abord plus tendres, et qu’elles se sont durcies pendant leur longue exposition à l’air. Les figures sculptées sur la pierre calcaire ont des angles si tranchans que le meilleur ciseau de nos fabriques n’en ferait pas autant. Le calcaire est d’une telle dureté qu’il se casse plutôt comme du verre que comme de la pierre ; et quant au granit, il se laisse à peine entamer.

À l’extrémité de la plaine de Gournah dont j’ai parlé, et au pied des rochers qui séparent ce vallon de celui de Beban-el-Malouk, nous fîmes creuser au bout d’une avenue où il a dû y avoir des sphinx. On y trouva une chaussée s’élevant graduellement vers des ruines, qui, ayant été mises à découvert, se trouvèrent être celles d’un temple orné de colonnes octogones, les seules de ce genre que j’aie vues en Égypte. Ce temple est évidemment antique : cependant, malgré les hiéroglyphes et d’autres ornemens nationaux qui en couvrent les murs, je n’oserais soutenir qu’il est Égyptien ; car les proportions du plan, autant que j’ai pu les reconnaître, et l’ordre des colonnes, diffèrent entièrement de ce qu’on voit aux autres temples, et il est probablement d’une époque moins ancienne. Plus loin,