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en nubie, etc.

Le cheik de Gournah vint nous faire connaître la défense qu’il avait reçue. Le pauvre diable, qui nous était attaché, dit qu’il en était fâché, mais qu’il se voyait obligé d’obéir. Il était trop tard pour ce jour-là d’aller parler au bey ; j’attendis donc jusqu’au lendemain matin. À mon arrivée à Gamola, je trouvai ce chef puissant assis sur son divan, entouré de ses cacheffs et d’un grand nombre de serviteurs. Il m’accueillit plus froidement qu’à ma première visite ; il me demanda si je n’avais pas encore fini de faire ma collection. Je lui répondis que, tant que j’aurais sa permission, je continuerais toujours de chercher et de recueillir.

Je lui présentai en même temps la lettre du pacha. Un cadeau lui aurait sans doute fait plus de plaisir. Il jeta un coup d’œil sur l’adresse, et fît tomber la conversation sur d’autres matières ; il se passa une demi-heure avant que je pusse la ramener sur le but de ma visite. Je voulus savoir les raisons qui l’avaient engagé à faire suspendre nos travaux à Carnak, et à défendre aux habitans de ce lieu de ne plus rien vendre aux Anglais. Il jeta de nouveau les yeux sur la lettre, et fit part aux cacheffs du contenu ; mais en ajoutant que la lettre était rédigée de manière à faire croire que le vieux pacha radotait, ce qui dispensait le