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en nubie, etc.


sujets familiers aux Turcs, les chevaux, les armes, les selles et les vêtemens.

Je profitai du moment de la conversation pour demander, avec instance, au cacheff, un ordre pour les fellahs, afin de continuer les travaux le lendemain matin. Il répondit, d’un ton insouciant, qu’il fallait qu’ils travaillassent dans les champs pour le pacha, et qu’on n’en avait pas de reste ; mais que si je voulais attendre jusqu’à la saison prochaine, j’en trouverais tant que je voudrais. Je lui répondis que, puisque je ne pouvais obtenir des ouvriers de lui, j’en emmènerais quelques uns de Louxor, ce qui lui ferait perdre le mérite de ce qu’il avait déjà fait. J’ajoutai qu’il me fallait prendre congé de lui, attendu que je voulais retourner à Louxor la nuit même. Il me dit que je n’avais rien à craindre avec d’aussi beaux pistolets anglais que ceux dont j’étais armé. À cela, je répliquai qu’à la vérité ils m’étaient nécessaires dans un pays tel que celui-ci ; que, néanmoins, ils étaient à son service, s’il voulait bien les accepter ; mais que j’avais écrit au Caire afin d’en avoir une paire plus belle pour lui, et que je l’attendais. À ces mots, me mettant les mains sur les genoux, il dit : « Nous serons amis. » Il fit, sur-le-champ, expédier un firman et y apposer son sceau. Je pris congé de lui,