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en nubie, etc.


piliers et d’autres ruines presque submergées ; le soir nous revînmes à la côte d’où nous étions partis. Je me choisis un lieu pour mon coucher, auprès de la cabane des pêcheurs ; je fis un excellent souper de poissons frais et d’un morceau de pélican. Le soldat qui habitait la cabane avait tué un de ces oiseaux qui pesait au moins quarante livres ; les bateliers le dévorèrent dès qu’il fut bouilli ; sa chair avait l’apparence et le goût de viande de mouton, mais avec le fumet de la venaison ; elle était au reste tendre et très-agréable à manger ; la graisse de l’oiseau était rance, et d’un jaune de safran.

Dans la matinée du 5, je fis une excursion sur le bord occidental du lac ; j’y trouvai l’emplacement d’une autre ville, nommée El-Haman, dont il ne reste que des fragmens de briques, éparpillés sur le sol, et une portion de bain. Ce lieu était situé au moins à quarante pieds au-dessus du niveau du lac, et le terrain d’alentour était jonché de petits coquillages, tels que pétoncles et autres. Je retournai ensuite à l’est du lac, en passant par plusieurs villages anciens bâtis en briques cuites au soleil. À un endroit nommé Terza, j’observai des blocs de pierre blanche et de granit rouge qui ont dû être pris d’édifices plus grands que ceux qu’il y avait en ce lieu.