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en nubie, etc.


gné de huit milles, avait une fille mariée à un des cheiks de l’Elloah. Cette nouvelle me fit grand plaisir, parce que j’espérais engager ce cheik à m’accompagner dans le pays de son gendre. Nous passâmes la nuit dans le camp, et le lendemain matin nous reprîmes le chemin du Nil. Nous traversâmes des plantations d’arbres fruitiers et des champs de roses. Le cotonier abonde dans ce pays, et le figuier y est si commun, qu’on peut sécher les figues en quantité au soleil pour les envoyer dans cet état au Caire. Il faisait déjà nuit quand nous atteignîmes les bords du Nil ; comme il était trop tard pour s’occuper d’affaire, je fis étendre sur le sable la couverture qui me servait de selle, et me couchai. Je ne sais à quoi l’attribuer, mais il est de fait que je dormais mieux sur le bord du fleuve, ou sur les sables du désert, que dans aucun lieu, et notamment sous un toit.

Le lendemain matin je fus réveillé de bonne heure par le hadgi maure qui me dit avec un air de surprise qu’un homme d’une figure étrange s’avançait vers nous, me donnant à entendre qu’il croyait que c’était un voleur. Je pris mes armes ; mais je fus bientôt rassuré quand je vis que c’était un Européen. Il se fit connaître comme le réverend M. Slowman, homme de soixante-deux ans, qui par-