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tuaire d’un temple. Il me paraît qu’un vaste édifice a, dans l’antiquité, occupé l’emplacement du village actuel, mais que, dans des temps postérieurs, les matériaux gigantesques de ce monument ont été sciés, et employés à la construction du temple dont il reste encore des murs debout.

Nous passâmes la soirée chez le cheik : je cherchai à persuader ce chef ainsi que les autres, par l’expérience qu’ils avaient faite dans la journée, que je n’avais point de vues inquiétantes pour leur sûreté. L’affaire du télescope ne sortait pas de l’imagination du vieux marchand. Il raconta aux autres que, n’ayant pu approcher des ruines, j’avais trouvé moyen d’attirer les ruines vers moi, en sorte que je les avais vues comme si j’y étais allé. Cependant il raconta cela en riant, et son récit fit rire toute la compagnie.

Pendant ce temps, deux nègres, qui vivaient dans l’Elloah, apportèrent deux calebasses remplies d’une liqueur spiritueuse qu’ils tirent du palmier. Après avoir coupé toutes les branches de l’arbre, ils en percent le sommet, et y enfoncent un tuyau au bout duquel ils attachent une calebasse ; la liqueur découle alors de l’arbre par le tuyau, et. se ramasse dans le vase. Elle a un peu le goût de la bière forte ; les indigènes ne peuvent en boire beaucoup sans s’eni-