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en nubie, etc.


qu’elles avaient beaucoup d’égards pour moi. Il ne se passait pas de jour que je ne reçusse des visites des femmes de Louxor, Carnak, et d’autres villages des environs. Les femmes chrétiennes avaient coutume de brûler certaines herbes dans un petit pot de terre, en récitant des prières et faisant le signe de la croix sur le vase ; les femmes mahométanes guettaient avec impatience le moment où elles pouvaient s’emparer des cendres bénites qui restaient, s’imaginant qu’elles auraient bien plus de vertu étant bénites pour un chrétien, que si elles l’avaient été pour elles. La dernière fois que je fus à Louxor et sur le point de quitter ce lieu, j’indiquai à quelques hommes l’huile contenant des scorpions, comme un remède contre la morsure des reptiles ; je crois que l’huile seule serait également efficace. Ils me regardèrent en branlant la tête, et dirent que j’avais quelque secret que je cachais. Quand je fus dans ma chambrette la seconde année de mon séjour, il ne se passa presque pas de nuit que je ne fusse appelée chez des gens qui avaient été mordus ; j’avais beau envoyer mon huile, ils s’étaient mis dans la tête qu’il fallait que je vinsse moi-même pour que mon remède eût de l’effet. Je ne fais ces remarques que pour montrer la crédulité des Arabes ; les choses les plus simples