Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
voyages en égypte,


place à d’autres. Je sortis avec plus de courage que je n’étais entrée, et bien contente d’avoir satisfait ma curiosité si facilement.

Après avoir attendu deux mois au Caire M. Belzoni, qui ne pouvait encore y revenir, je résolus de faire un troisième voyage à Thèbes sous l’escorte du Mamelouk dont je viens de parler. Je louai à Boulak pour cent vingt-cinq piastres une cange avec deux petits cabinets ; l’un pour mes effets, et l’autre pour mon coucher. Je quittai le Caire le 27 novembre, et j’arrivai à Akmin le 11 décembre dans la nuit ; une violente averse accompagnée de tonnerre et d’éclairs commença une heure après le coucher du soleil, et dura toute la nuit. Les jours suivans, quoique la pluie eût cessé, l’eau continuait de descendre des montagnes pour se rendre au Nil.

Arrivée à Louxor le 16, j’appris que M. Belzoni était allé à l’île de Philæ, et je m’établis à Beban-el-Malouk[1]. Les hommes que M. Bel-

  1. Je citerai ici une anecdote qui prouvera l’esprit vindicatif des gens de ce pays. J’avais pris pour ma compagnie une jeune fille, belle-sœur de la femme de Louxor qui avait voulu se venger de moi, parce que j’avais refusé de faire cause commune avec elle contre la seconde femme de son mari. Aimant beaucoup cette jeune personne, je lui dis un jour que sa belle-sœur avait voulu attenter à ma santé. La jeune fille parut altérée, me dit