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voyages en égypte,

En me disposant à continuer la marche pour entrer dans Bérénice, je fus surpris de voir que le vieux guide qui était à la tête de notre caravane donnait le signal du repos. Les chameliers firent arrêter aussitôt leurs bêtes de somme ; ces pauvres animaux, que le voyage avait harrassés, ne demandèrent pas mieux que de se coucher avec leurs fardeaux. Je fis observer que c’était dans Bérénice que nous comptions nous arrêter, et non pas dans ce lieu-ci ; mais le vieillard nous répondit tranquillement que c’était là ce que nous cherchions, et ce que l’autre chrétien avait visité. Ces mots nous désenchantèrent ; cependant nous étions tellement persuadés de l’existence de la grande Bérénice, vue et décrite par M. Cailliaud, que nous accusâmes le vieux Arabe de nous tromper par un motif quelconque, et de ne pas vouloir nous conduire aux véritables ruines de Bérénice. Il protesta de sa sincérité, et nous assura qu’il n’y avait point d’autres ruines dans ces déserts. Malgré ses protestations M. Beechey et moi nous ne pûmes renoncer à notre ville, et, comme nous avions encore quatre heures avant que le soleil se couchât, nous résolûmes d’aller à la recherche. En conséquence nous remontâmes sur nos chameaux, qui se seraient mieux accommodés du repos que de notre curio-