Page:Benoit L Atlantide.djvu/173

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son crâne oblong. C’était le barbier, et sa main était douée d’une prodigieuse dextérité. Il eut tôt fait de couper mes cheveux, fort convenablement, ma foi. Puis, sans me demander si je n’avais pas une taille préférée, il me rasa complètement.

Je considérai avec plaisir mon visage tout entier réapparu.

« Antinéa doit aimer le genre américain, pensai-je. Quel affront à la mémoire de son digne grand-père, Neptune ! »

Au même instant, le nègre gai entra, et déposa un paquet sur le divan. Le barbier s’éclipsa. J’eus quelque étonnement à constater que le paquet, déployé soigneusement par mon nouveau valet de chambre, contenait un costume complet de flanelle blanche, pareil en tous points à ceux que portent, l’été, les officiers français d’Algérie.

Le pantalon ample et souple paraissait fait sur mesure. La tunique était sans reproche, et avait même, ce qui acheva de me combler de stupéfaction, les deux galons d’or mobiles, insignes de mon grade, retenus de chaque côté des manches par deux ganses. Comme chaussures, une paire de hautes pantoufles de maroquin rouge soutaché d’or. La lingerie, toute de soie, semblait venir en droite ligne de la rue de la Paix.

— Le dîner était délectable, — murmurai-je, en me considérant dans la glace d’un œil satisfait. — Le gîte est parfaitement ordonné. Oui, mais voilà, il y a le reste.

Je ne pus réprimer un petit frisson, en repen-