Page:Benoit L Atlantide.djvu/191

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fine liqueur topaze. — C’est moi qui le soigne : rien pour la tête, tout pour les jambes.

Je vidai d’un trait mon gobelet. La société commença à m’apparaître charmante.

— Hé, capitaine Morhange, — cria M. Le Mesge à mon compagnon qui dégustait posément son grondin, — que dites-vous de cet acanthoptérygien ? Il a été pêché aujourd’hui dans le lac de l’oasis. Commencez-vous à admettre l’hypothèse de la mer Saharienne ?

— Ce poisson est un argument, — dit mon compagnon.

Et il se tut, soudain. La porte venait de s’ouvrir. Le Targui blanc entra. Les convives firent silence.

Lentement, l’homme voilé alla vers Morhange. Il toucha son bras droit.

— Bien, — dit Morhange.

Et, s’étant levé, il suivit le messager.

La buire de Hoggar 1879 était entre moi et le comte Bielowsky. J’en emplis mon gobelet, — un gobelet d’un demi-litre, — et le vidai nerveusement.

L’hetman me jeta un regard sympathique.

— Hé ! hé ! — dit M. Le Mesge, me poussant le coude, — Antinéa respecte l’ordre hiérarchique.

Le révérend Spardek eut un pudique sourire.

— Hé ! hé ! — répéta M. Le Mesge.

Mon gobelet était vide. Une seconde, j’eus la tentation de le lancer à la tête de l’agrégé d’histoire. Mais, baste ! je le remplis et le vidai de nouveau.