Page:Benoit L Atlantide.djvu/56

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moins d’objets possible. Quelques effets, du papier : mon brave chameau n’a pas eu de peine à porter cela. Pour le reste, je m’en remets à vos conseils et aux ressources d’Ouargla.

J’étais battu. Je n’avais plus rien à objecter. Et d’ailleurs, une telle liberté d’esprit et de manières me séduisait déjà étrangement.

— Eh bien, — dirent mes camarades, quand l’heure de l’apéritif nous eut rassemblés. — Il a l’air tout à fait épatant, ton capitaine.

— Tout à fait.

— Tu n’auras sûrement pas d’histoires avec lui. À toi seulement de veiller à ce qu’il ne tire pas à lui, après, toute la couverture.

— Nous ne travaillons pas dans la même partie, — répondis-je évasivement.

J’étais pensif, uniquement pensif, je le jure. Dès ce moment, je n’en voulais plus à Morhange. Et pourtant, mon silence les persuada que je lui conservais de la rancune. Et tous, tu m’entends, tous, se sont dit, plus tard, quand ont commencé à courir les soupçons sur la chose :

« Coupable, il l’est sûrement. Nous qui les avons vus partir ensemble, nous pouvons l’affirmer. »

Coupable, je le suis… Mais, pour ces bas motifs de jalousie… Quelle nausée !

Après cela, il n’y a plus qu’à fuir, fuir, jusqu’aux lieux où l’on ne rencontre plus des hommes qui pensent et raisonnent.

Morhange survint, son bras passé sous celui