Page:Benoit L Atlantide.djvu/83

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tions par lesquelles nous venions de passer, me semblait pour le moins inopportun. Mais la joie de Morhange était tellement visible que je me serais fait un scrupule de la lui gâter.

— Eh bien donc, — commença mon compagnon, aussi à son aise que devant un tableau noir, — ce que vous remarquerez d’abord dans cette inscription, c’est sa répétition en forme de croix. C’est-à-dire qu’elle contient deux fois le même mot de bas en haut, et de droite à gauche. Le mot qui la compose étant de sept lettres, la quatrième lettre, W, se trouve figurer naturellement au centre. Cette disposition, unique dans l’épigraphie tifinar, est déjà assez remarquable. Mais il y a mieux. Déchiffrons maintenant.

Me trompant trois fois sur sept, j’arrivai, avec l’aide patiente de Morhange, à épeler le mot.

— Y êtes-vous ? — fit, avec un clignement d’œil, Morhange, quand je fus au bout de mon exercice.

— Moins que jamais, — répondis-je un peu agacé, — j’ai épelé le mot : a, n, t, i, n, h, a : Antinha. Antinha, je ne vois aucun mot de ce genre, ni qui s’en rapproche, dans tous les dialectes sahariens que je connais.

Morhange se frotta les mains. Sa jubilation prenait des proportions insolites.

— Vous avez trouvé. C’est précisément en quoi cette découverte est unique.

— Comment ?