Songez que ſa fureur ne reſp ecte perſonne,
Que ſa rage eſt aveugle au milieu du combat,
Et qu’elle traite un Roy comme un ſimple ſoldat,
Ne ſervez point d’object à ſa brutalle envie,
Demeurez en repos, conſervez vost re vie,
Et qu’un autre que vous, prodigue de ſon ſang,
Dans les ocaſi ons ocupe vost re rang,
Qu’il combatte ſans vous, s’il gagne la vict oire
Il en aura la peine, & vous aurez la gloire.
La guerre eſt l’exercice où mes bras ſont vieillis,
Et je hay les lauriers que je n’ay pas cueillis,
Il faut vaincre aujourdhuy l’ennemy qui s’obſt ine,
Et renverſer l’eſp oir baſt y ſur ma ruine,
Le démon de Ceſar a triomphé du mien,
Et mon ſuperbe Empire eſt maintenant le ſien,
Avecque le ſecours des puiſſ ances céleſt es
Nous en conſerverons les miſérables reſt es :
Ou ſi le Ciel, ma Reine, eſt contraire à mes vœux,
Vous gagnerez beaucoup perdant un malheureux,
Et le coup de ma mort vous rendra ſoulagée
De l’inutile faix dont vous eſt es chargée :
Je ne me trouve plus digne de vous ſervir,
Je n’ai