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LE CY GIST.


Il s’attendoit, après cela,
À vaincre tout, et le voilà.

Épitaphe d’un Commis.

Cy gist le beau Commis d’un vieil Homme d’affaire,
Possesseur d’un trésor dont il n’avoit que faire ;
À l’honneur de son Maître il attenta, dit-on.
Un petit poil folet ombrageoit son menton,
Et l’autre avoit la barbe grise ;
L’un étoit un badin, l’autre étoit un Caton.
L’Épouse, jeune et fière, en parut fort surprise ;
Avec elle il osa le prendre sur le ton
D’un Icare et d’un Phaéton,
Hormis qu’il vint à bout de sa haute entreprise.

Épitaphe d’un Homme débauché.

Cy gist qui se décria fort,
Et, toûjours ayant pris à gauche,
S’estoit long-temps avant sa mort
Enseveli dans la débauche.