Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui étaient venus vers vous, — s’écria le prêtre, eu même temps que, soudain, tout son corps commentait à trembler d’une excitation nerveuse irrésistible.

— Avez-vous, du moins, quelque raison positive pour affirmer cela ?

— Je sais seulement ce que je ferais moi-même en pareille occasion.

— Et cela serait ?…

Le prêtre se raidit, et étreignit le pied de la table pour se donner contenance.

— Eh ! bien, je balaierais delà surface du globe jusqu’au dernier complice de ces lâches assassinats ! Et certes, à aucun prix, je ne voudrais plus entretenir de rapports avec une bande de sauvages !

Il y eut un mouvement et un murmure soudains parmi les membres du Comité, qui tous devaient comprendre plus ou moins l’anglais, à en juger par l’attention avec laquelle ils avaient écouté l’interrogatoire. Deux ou trois de ces hommes se redressèrent furieux. Mais un geste et quelques brèves paroles du président su (firent à calmer la tempête.

— Vous nous montrez là une violence bien fâcheuse, monsieur ! dit l’avocat anglais. Mais, en vérité, un tel sentiment est digue d’un chrétien.

— Oui, c’est ce que je commence à penser moi-même, répondit le prêtre, presque malgré soi.

— Allons, allons, reprit Hardy en frappant sur la table, j’ai encore d’autres questions à vous poser !