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INTRODUCTION.

mine et de le préparer, que de lui imprimer son nom ou son image. Et néanmoins, la postérité n’oubliera pas son bienfaiteur ; elle ne manquera pas d’honorer l’homme qui exercera nécessairement sur sa destinée une haute et puissante influence. On peut dire avec raison des ouvrages de Bentham ce que Milton disait d’un de ses livres aujourd’hui presque oublié : « Il faut une haute intelligence pour les apprécier. » Les doctrines de notre auteur ont remué fortement le petit nombre des esprits philosophes ; déjà elles se font jour rapidement et descendent dans les masses qui s’éclairent. Des cris insultans ont pu l’assaillir dans sa marche ; mais quel est le sage qui a pu le mépriser, ou qui, ayant écouté sa voix, n’a point entouré de son respect et de sa reconnaissance l’homme qui le premier a fait une science de la législation ?

Le moyen dont s’est servi Bentham, a été d’employer un langage capable de transmettre ses idées avec la plus grande précision. Une phraséologie vague enfante nécessairement des