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109 DÉONTOLOGIE.


balance de plaisirs ; des craintes qui prévoient par anticipation une balance de peines. Ces stimulans peuvent convenablement s’appeler sanctions.

Ce qui constitue la mesure de la force d’une tentation à mal faire, c’est la proportion dans laquelle, dans la pensée de la personne tentée, la somme de plaisir doit l’emporter sur l’intensité de peine qui en résultera, le tout combiné avec la proximité et la probabilité apparente de cette peine et de ce plaisir.

Les sanctions, comme nous l’avons dit, sont les stimulans à l’action. Elles supposent l’existence des tentations. Les tentations sont le mal ; les sanctions, le remède. Mais sanctions et tentations ne sont que des peines et des plaisirs, agissant séparément dans les tentations, et simultanément dans les sanctions.

Mais pour qu’une sanction exerce son influence, il n’est pas nécessaire que l’individu connaisse l’existence de ce stimulant. C’est ainsi que Balaam fut arrêté par le pouvoir d’un ange que ses yeux ne pouvaient voir.

Il est des cas où la nécessité est et doit être l’excuse de la conduite ; ces cas sont exceptionnels et en dehors des règles ordinaires. En l’examinant de près on trouvera que cette excuse est