Page:Bentham - Déontologie, ou science de la morale, tome 1.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SCIENCE DE LA MORALE. 115


truction, sur la plus vaste échelle ; et la somme de mal dépendra de la somme d’influence exercée par celui qui met en action ces élémens de misère.

Si c’est un souverain, le domaine de son action est ou national ou international ; si c’est aux dépens de ses propres sujets qu’il recherche l’honneur, la gloire, la renommée, etc., le mal auquel ces appellations vont conduire est l’invasion des droits nationaux ; en cas de non résistance, l’oppression et l’arbitraire ; en cas de résistance, la guerre civile. S’il recherche ces distinctions aux dépens des autres nations, alors vient la guerre étrangère, qui se traduit par le meurtre, la rapine, la dévastation, sur une grande échelle ; le tout aux dépens de ses sujets et de ceux de l’état étranger.

Un souverain n’est pas, il est vrai, l’exécuteur immédiat de tous ces malheurs, de tous ces crimes, et chacun de ses sujets peut y avoir sa part de complicité ; il peut, en raison de sa position, en avoir été le premier instigateur. C’est ainsi qu’un ministre, un conseiller légal de la couronne, un membre de l’une des branches de la législature ou même d’une association non officielle, un journaliste, peuvent, chacun dans sa sphère, exercer une puissante influence.