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DÉONTOLOGIE.

tifié avec le bien-être d’autrui ; sa tâche, en un mot, est de donner au moteur social toute l’influence du moteur personnel. Il faut qu’il se serve, pour la production de la plus grande somme de bonheur, de ces élémens de bonheur que tout homme porte en lui-même ; qu’il étende le domaine de la félicité, en développant les principes qui font partie intégrante de l’existence de l’homme, le principe personnel étant nécessairement et heureusement le plus fort. Son activité ne manquera pas d’exercice. Elle n’en saurait manquer, tant qu’il y aura au monde des maux à guérir. Sa tâche est d’établir ses propositions, en faisant sortir de chacune d’elles une balance de bonheur, une balance en faveur de quelqu’un, individu ou aocieté.

La base de la Déontologie, c’est donc le principe de l’utilité, c’est-à-dire, en d’autres termes, qu’une action est bonne ou mauvaise, digne ou indigne, qu’elle mérite l’approbation ou le blâme, en proportion de sa tendance à accroître ou à diminuer la somme du bonheur public. Et il serait inutile de chercher à prouver que la sanction publique, en tant que la question sera comprise, s’attachera à la ligne de conduite qui contribue le plus au bonheur public.

Ici trois questions se présentent, et nous les