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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

peu comme la perruche, mais je me roulais au coin du poêle dans un manteau, je fermais les yeux et je revoyais le Macouba avec tout son soleil, et Cora et papa, et ma bonne da, et Tom et Loulou et Mesdélices, et ma chatte et toutes mes bêtes, toutes mes fleurs, mais d’abord vous, ma maman chérie, toujours vous. Je vous embrasse,

je vous embrasse. »

Yette avait griffonné : « je vous embrasse » plus de vingt fois, et l’encre était délayée à la fin comme s’il avait plu très fort sur toute cette page.

Mlle Aubry écrivit au-dessous de sa belle écriture ferme :

« Je suis heureuse de pouvoir dire à Mme de Lorme que Mlle Yette fait sous tous les rapports de rapides progrès, et que jamais encore jusqu’ici je n’avais eu l’exemple d’un enfant de cet âge qui travaillât avec autant d’énergie à se corriger de ses défauts et à réparer le temps perdu. »

Plus tard, Yette fut heureuse d’avoir mérité cette bonne note, qui porta une dernière joie bien vive et bien profonde à sa mère déjà terrassée par une cruelle maladie dont elle ne devait pas se relever ! M. de Lorme écrivit à ce sujet de