table. Il suffira parfaitement à nos pupilles. Yette descendra chaque matin faire sa classe, sans être astreinte au régime des sous-maîtresses, et elle pourra en outre donner quelques leçons particulières.
— Mais, fit observer Mme Darcey, il leur faudra une servante.
— Sans doute ; n’ont-elles pas Mesdélices ?
— Mesdélices ! Vous voulez leur donner Mesdélices ?… Mesdélices dont le service nous plaisait tant à moi et à Polymnie ! »
L’égoïsme de Mme Darcey se réveillait encore de temps à autre.
« Mesdélices, ma chère, n’est pas une esclave dont on dispose, c’est une domestique aussi libre que le serait une blanche. Nous lui demanderons ce qu’elle préfère : rester avec nous ou rentrer chez ses anciennes maîtresses ; elle choisira. »
M. Darcey sonna, et Mesdélices parut, son madras sur l’oreille.
« Eh bien ! lui dit M. Darcey, ta mamselle Yette a maintenant un logis à elle. Veux-tu aller l’y rejoindre ? »
Le petit œil de la négresse tournoya comme un soleil de feu d’artifice, elle entr’ouvrit ses grosses lèvres, et, suffoquée peut-être par la joie, ne