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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

— Mon oncle avait vu pour moi, répondit Max avec aplomb, et, quand j’aurai achevé mes classes, j’irai aussi visiter les grands bois, mais pour y rester dans mon ajoupa.

— Nous verrons cela, dit l’oncle.

— Oh ! vous m’avez promis de me laisser faire si j’en avais toujours envie…

— Je maintiens ma promesse, et je dors bien tranquille.

— Mais, dit Yette, puisque nous sommes décidés à passer notre vie dans les grands bois avec maman et Cora, bien entendu, et vous aussi, papa chéri, pourquoi nous envoie-t-on en pension ? Nous n’avons pas besoin de savoir tant de choses !

— Nous prenons nos précautions, dit M. Desroseaux, de crainte que vous ne changiez d’avis.

— Oh ! quant à cela !… commença Max d’un air de suffisance.

— Au moins, dit Yette, ton collège est à Saint-Pierre, tandis que moi… »

Elle s’interrompit, sentant qu’elle allait pleurer.