Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/26

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— Vous avez, dis-je, vos appointements de garde. Il est vrai que jusqu’ici je ne vous les ai point remis : mais ne disposez-vous pas de mon argent ? Il faut l’employer pour vos besoins.

— C’est ce que j’ai fait, monsieur, dans les premiers jours, parce que la nécessité m’y forçait et que vous ne me laissiez pas un moment pour tenir l’aiguille ; je vous rendrai compte de cela ; mais à présent que vous êtes guéri, du moins à peu près, il faut que je reprenne mon travail.

— Je suis ruiné, repris-je, et il ne me reste guère que le nécessaire ; mais j’ai besoin d’une femme pour tenir ma maison. Pourquoi ne serait-ce pas vous ? J’en serais heureux. »

Julienne fut un moment sans répondre ; quand elle parla enfin, sa voix tremblait.

« C’est impossible ! dit-elle.

— Pourquoi ? »

Mais elle répéta : « C’est impossible ! » et je la pressai de questions inutilement. Cela