Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 4, 1913.djvu/226

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sont très pures, surtout chez les bandits. Les femmes et les filles des Bellacoscia passent ici pour des beautés. Si vous n’étiez pas marié, je serais moins sûr de leur réponse. Du moment que vous l’êtes, ça ira tout seul. Vous n’aurez, pendant que vous serez là-haut, en train de causer avec ces dames, que deux fusils braqués sur vous à deux cents mètres, je dis braqués au bout de deux bras dirigés par quatre-z-yeux qui n’ont jamais mis que dans le noir des cibles, mais braqués des grottes environnantes, sans que vous sachiez laquelle, ni d’où ils braquent ! Ce que je vous dis, c’est pour votre instruction de voyageur, car, puisque vous êtes marié, vous n’avez rien à craindre ! Évidemment.

Et, ce disant, le notable disparut. Une heure après je recevais par un gamin une carte où je lus :



M. Z… X…
conseiller général de la corse
Ils vous attendent demain à déjeuner.

Le soir même j’arrivais à Bocognano, à neuf heures, et tout de suite, dans la salle de l’auberge, je vis que j’étais attendu. Nos lits étaient prêts, et le repas.

Le lendemain matin, à la pointe du jour, nous