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noire à l’affût, Fromentin des Arabes au tir, Hébert des Pifferari dans une grange, et Gustave Richard une Tête de femme digne de Reynolds et morceau d’artiste admirable, dont le pauvre Hoschedé, fort riche alors, se rendit maître pour 3.500 livres.

Je relève ici pour les chercheurs de documents dits humains, les prix obtenus par les pièces précédentes : Baudry, 6.000 ; Bonnat, 3.700 ; Gérôme, 8.100 ; Fromentin, 3.000, et Hébert, 2.600 francs.

L’école de Fontainebleau était représentée par une étude de clair de lune dans une clairière, de Théodore Rousseau (3.000) ; un petit Diaz, provenant de la collection Boitelle, Paysage oriental avec figures (4.000), et un Bas-Meudon, de Français (1.100), par où Corot entrait comme en fraude dans cette galerie familière.

Et puis c’était encore le vieux Robert-Fleury, avec un Moine, qui y symbolisait son art austère (900), et Jalabert avec une Toison d’or (1.100), d’un beau coloris vénitien, et ce Théodore Chassériau, mort à trente-sept ans, espoir perdu de la peinture, et qui fut à Gustave Moreau comme le Pérugin à Raphaël. Des deux panneaux qu’il avait à Neuilly, j’ai retrouvé plus tard l’un chez Georges Charpentier, l’autre chez Maurice Dreyfous, mes camarades. Ils les avaient eus au prix du souvenir.

Il y avait trois « curiosités » d’art, au milieu de ces pièces : l’une, un Combat du Giaour, d’après Lord Byron, ouvrage incertain, qui était à la fois et n’était pas d’Eugène Delacroix, ou plutôt devait en être. Théophile Gautier le tenait d’Alice Ozy, qui elle-même l’avait reçu de Victor Hugo, et pour un baiser, disait la légende. Il n’était pas signé, mais il