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XVII

« LE PREMIER AMANT »


Dans le petit pavillon de l’Enclos des Ternes Armand Silvestre m’hébergea jusqu’à mon mariage, et que je devais plus tard occuper avec les miens, nous avions commencé, mon hôte et moi, une mirobolante comédie, intitulée Le Premier Amant, et dont le but moral était de démontrer que la femme qui a eu un amant en a toujours d’autres.

Le thème n’était pas, comme on voit, d’une force de soixante chevaux, c’est un lieu commun physiologique, mais au théâtre ce sont les bons. L’idéal d’un sujet de pièce, c’est une vérité proverbiable. Le nôtre, filtré dans l’esprit d’Henry Becque, a rendu La Parisienne. Toujours est-il qu’il nous paraissait le plus beau du monde et que nous y travaillions d’arrache-pied.

Une collaboration avec Armand Silvestre était une besogne fort gaie, mais non moins décevante, non