Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/274

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grandes et honnestes dames, 15 jeunes et joyeux seigneurs.

« Art. 2. — Le but de l’ordre est de donner une distinction particulière à ceux et à celles qui, liés par des attaches diverses, se sont signalés dans les agréables préliminaires du flirt, dans les joies, légitimes ou autres, de l’amour et dans les devoirs de l’amitié.

« Art. 3. — Tout membre de l’ordre est tenu, vis-à-vis de ses dignitaires, à accepter et même à encourager un flirt aimable. Il ne peut invoquer, pour s’en défendre, un autre flirt déjà en train, les flirts différents ne se nuisant nullement l’un à l’autre, et constituant, au contraire, ce qu’on appelle le charme d’un salon.

« Art. 4. — Tout membre de l’ordre en proie aux violentes passions de l’amour, trouvera aide et protection auprès de ses codignitaires et sera entouré des soins qu’exige une situation aussi intéressante. Toutefois, si l’un des membres de l’ordre cherche l’amour en dehors de ses codignitaires, ceux-ci ne seront plus tenus vis-à-vis de leur collègue qu’aux égards et aux attentions ordinairement en usage.

« Art. 5. — Tout membre de l’ordre doit être animé pour ses collègues des sentiments si purs de la douce amitié, et un flirt abandonné, ni même un ancien amour, ne peuvent être des excuses pour amoindrir cette amitié. Entre collègues de même sexe l’amitié est un sentiment qui fortifie ; entre collègues de sexe différent, l’amitié est un sentiment qui repose.

« Art. 6. — L’ordre ne se recrute ni ne se transmet. Aucun dignitaire n’étant supposé avoir assez mauvais goût pour quitter ses collègues le premier, il est