Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Grands dieux, que la chose est fréquente,
« Dans ces états peu producteurs… »
IV

Tous ceux qui ont créé un « organe de l’opinion publique », soit politique, soit artistique, ou autre, vous diront que le choix de son titre est le jeu le plus amusant de cette opération aléatoire. On n’en fonderait que pour ça, ou plutôt pour le déjeuner délibérant où les parrains se disputent, à coups de génie verbal, l’honneur de baptiser l’enfant et sa fortune. C’est généralement dans les carafes frappées (de stupeur) qu’on le trouve, par le conflit de deux ivresses dont l’une est celle de l’espérance. Du reste, il n’y a pas de titre pire ou meilleur, et ce sont les dieux qui décident, en cela comme en toutes choses, de la valeur de la trouvaille.

Le nom de La Vie Moderne, devenu depuis lors comme le moule de vingt périodiques similaires, ne fut pas un jet de ma veine. Je dois au culte de la déesse nue d’en déférer l’hommage à Edmond Turquet, à qui revient de droit cette part de la légende.

Je ne sais pas pourquoi Zizi (Georges Charpentier en librairie) s’était mis en tête que notre journal ne pouvait réussir que s’il réservait à la politique la place requise. — Requise par qui ? — Par tout abonné qui se respecte.

Comme en qualité d’éditeur il semblait plus compétent qu’aucun autre dans la question, d’ailleurs administrative, et que d’autre part je ne