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Page:Bergerat - Théophile Gautier, 1879, 2e éd.djvu/24

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XVI
PRÉFACE.

quelquefois trouver l’auteur des Tableaux de Siége, rue de Beaune, dans cette mansarde si petite que la fumée de son cigare vous faisait apercevoir, à l’ouverture de la porte, ainsi qu’une étrange peinture effacée, le blême et immobile maître du logis, sous son bonnet de doge à deux cornes, et avec, sur les genoux, ses maigres chats, ses chats faméliques.

L’année suivante, je passais de longs jours à Saint-Gratien avec Théophile Gautier, chez lequel le médecin de la princesse Mathilde venait de constater une maladie du cœur remontant à des années. Pauvre et cher Théo ! en lui était déjà l’affectuosité des gens qui vont mourir. Des pardons et des indulgences lui étaient venus. Il avait dépouillé la truculence, la férocité de ses théories sur la femme, la pose à l’insensibilité, toutes les affectations contre nature de l’homme de 1830, et qui avaient fait quelquefois juger si sévèrement notre ami par les gens qui l’entendaient sans le connaître. Sa bonté native se répandait maintenant, sans vergogne, en une tendresse qui avait, comment le dire, une élégance. Il