Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/102

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Ainsi, comme tout cela vaut près de deux cents francs, si je meurs du choléra avant de retourner en France, ma petite dette d’argent sera payée. En a-t-on bien peur à Paris de ce fameux choléra ?…

Mendelssohn est-il arrivé ?… C’est un talent énorme, extraordinaire, superbe, prodigieux. Je ne suis pas suspect de camaraderie en en parlant ainsi, car il m’a dit franchement qu’il ne comprenait rien à ma musique. Dites-lui mille choses de ma part ; il a un caractère tout virginal, il a encore des croyances ; il est un peu froid dans ses relations, mais, quoiqu’il ne s’en doute pas, je l’aime beaucoup.


X.

AU MÊME.


Rome, 8 décembre 1831.

Mon cher Hiller,

Quoique vous soyez un paresseux, un drôle, un vilain, comment n’avez-vous pas honte de me laisser sans signe de vie de votre part, sans réponse à ma dernière lettre ? (Ma foi, j’ai oublié la conclusion de mon quoique !)

Enfin, n’importe, j’arrive de Naples il y a un mois ; j’ai fait le voyage à pied à travers les montagnes, les bois, les rochers, sans guide, excepté le dernier jour pour arriver à Subiaco, mon village chéri. Il serait trop long de vous parler des torrents de sensations magiques que m’ont fait