Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/168

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l’Invitation à la valse. L’orchestre m’a fait une ovation et le public a redemandé le morceau de… Weber ! et puis nous avons bien des artistes français et allemands et italiens qui me connaissaient déjà et me sont tout dévoués. Tels sont Tolbecque, Rousselot, Sainton, Piatti, Eisenbaum, Beauman, etc., etc. Je ne commencerai mes concerts qu’au mois de janvier.

Maintenant seriez-vous assez bon pour aller chez Th. Gautier, villa Beaujon, avenue Byron, nº 14 (pardon de la course), lui demander une réponse à la lettre que je lui écrivis il y a plus de quinze jours ; il s’agissait d’un ballet que Jullien lui demande immédiatement pour mademoiselle Fuoco et qui doit être mis en scène par Coralli père. Jullien a besoin de savoir tout de suite si Gautier consent à le faire, à quelles conditions, et s’il peut livrer le manuscrit avant le 15 décembre.

Je vous en prie, acceptez cette corvée ; mille amitiés à Desmarest. Je m’ennuie terriblement dans le joli appartement que Jullien m’a donné. J’ai reçu pourtant force invitations depuis que je suis ici, et votre ami M. Grimblot a la bonté de me venir voir souvent. Il m’a fait recevoir de son club ; mais Dieu sait le divertissement qu’on peut trouver dans un club anglais ! Macready a donné en mon honneur un magnifique dîner, il y a huit jours ; c’est un homme charmant et point du tout prétentieux dans son intérieur. Il est terrible aux répétitions, et il a raison de se montrer tel. Je l’ai vu, l’autre jour, dans une nouvelle tragédie, Philippe d’Artevelde ; il y est superbe, et il a mis en scène la pièce d’une manière vraiment extraordinaire : personne ici n’entend comme lui l’art de grouper les masses populaires et de les faire agir. C’est admirable.