Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/224

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obligé d’aller dans la Baltique ; mais quoi faire donc ? puisque tu me dis que vous ne vous trouverez pas dans la bagarre. Je ne le devine pas. Enfin, j’espère que, hors du théâtre de la guerre, tu pourras continuer à te rendre utile et à mériter l’estime de ton nouveau commandant. Je t’autorise à faire toucher chez M. Réty, au Conservatoire, les cent francs qu’il devait te remettre dans le cas où tu serais allé chez ta tante. Tu lui enverras le billet ci-joint et tu m’écriras ensuite pour m’accuser réception de la somme quand Alexis te l’aura fait parvenir. Mais prends garde, il me semble que tu recommences à gaspiller ton argent. Je t’en ai envoyé deux fois le mois dernier. Achète une montre de peu de prix, mais excellente.

Je n’ai pas touché un sou depuis que je suis en Allemagne. On devait m’envoyer ici une somme de quatre cents francs de Hanovre, avec la croix que le roi m’avait fait annoncer ; je n’ai reçu ni croix ni argent. J’ai écrit à ce sujet à trois personnes ; aucune ne m’a répondu. Cela me fait partir la tête d’impatience. Je trouve tout le monde ici parfaitement disposé ; on espère faire un grand riche concert. C’est une ville splendide, immense et animée comme Paris. Tous mes anciens amis s’y trouvent encore.

Adieu, cher enfant ; écris-moi toujours le plus souvent possible, surtout quand tu auras quitté la France. Ne manque aucune occasion de me donner de tes nouvelles en m’indiquant bien où je devrai adresser mes lettres.

Je t’embrasse de tout mon cœur.