Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/279

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voulu entendre dernièrement une lecture du poème et qui en dit partout de magnifiques choses. Il déclare le cinquième acte un chef-d’œuvre, en ajoutant que, s’il était directeur, il dépenserait cent cinquante mille francs pour monter cela.

Il est vrai que les paroles ne l’engagent à rien ; mais elles font sensation parmi les gens de l’Opéra. Peu à peu, seront-ils forcés de venir vers la montagne ?… en tout cas la montagne s’obstine à ne pas aller à eux. Je n’ai jamais parlé de mon ouvrage à Royer et je ne lui en parlerai jamais.

Pauvre ami, je vous plains d’être ainsi harcelé par vos chanteurs. Adieu.

Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.

Embrassez Louis pour moi trente ou quarante fois.


XCVII.

AU MÊME.


Mardi matin, 19 juillet 1859.

Merci, mon cher Morel, de votre bonne nouvelle[1]. J’étais horriblement inquiet et n’osais vous communiquer mes

  1. Berlioz, comme on l’a vu par les lettres précédentes, était préoccupé au sujet de son fils, et M. Morel l’avait rassuré en lui apprenant l’arrivée à Marseille du navire sur lequel était Louis Berlioz.