Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/290

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CIII.

AU MÊME.


Paris, 21 février [1861].

Cher ami,

Tu me dis qu’il est inutile de t’écrire à Marseille avant la fin de mars ; puis tu me pries à la fin de ta lettre de t’écrire encore… Si tu ne bats pas un peu la campagne, tu as du moins l’air de la maltraiter.

Eh bien, voilà, je t’écris ; je viens de me lever, il est trois heures de l’après-midi. Je ne puis travailler, que puis-je faire de mieux que de causer avec toi ? Je ne sais ce que tu veux dire avec ton cauchemar de l’abordage ; nous ne sommes pas en temps de guerre. Je n’ai pas entendu parler de l’aventure du père Archange.

Scribe est mort hier dans sa voiture. On a arrêté Mirès pour quelques menus millions. M. Richemont, un receveur compromis là dedans, s’est pendu hier. Murger est mort, Eugène Guinot est mort, Chélard est mort à Weimar. Cela va bien.

Les professeurs de chiffres (musique en chiffres) m’ont provoqué dernièrement ; tu as vu dans mon article du 19, à quoi leur instance a abouti et quel coup de poing ils m’ont obligé de leur donner sur la tête. Fais lire cela à Morel, qui fut insulté par eux il y a quelques années.

Que tu es donc provincial et enfant de t’étonner que les journaux ne parlent pas de moi ! Hé ! que veux-tu qu’ils