Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/307

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je ne vous pardonnerai jamais, c’est de n’avoir pas corrigé vos épreuves. Comment ! vous me faites dire en citant ma prose : L’école du petit chien est celle des chanteuses dont la voix extraordinairement étendue dans le CHANT, pour étendue dans le HAUT. Ailleurs vous poussez l’indifférence pour le bon sens (d’autrui) jusqu’à me faire dire dans ma paraphrase du to be or not to be : Ou s’armer contre ce torrent de maures, pour ce torrent de MAUX ! C’est trop fort !

J’aimerais mieux que vous eussiez trouvé deux autres mots à double détente, comme le premier, et recevoir une vraie bordée de votre revolver, que de subir des coquilles de cette dimension, coquilles qui me feront prendre pour une huître. Je sais bien que vous l’avez fait exprès, à l’inverse du mot susmentionné ; mais c’est justement pour cela que j’en conserverai une rancune avec laquelle j’ai le chagrin d’être, mon cher ami, votre tout meurtri (c’est trop faible en français), your murdered.


CXVIII.

À LOUIS BERLIOZ.


Vers 1863.

Cher ami,

Je viens de recevoir ta triple lettre et j’en ai été vivement touché. Tu me dis des choses que je pense souvent, mais que je n’écris jamais ; tu vois le monde intérieur que le vulgaire ne voit pas ; merci, cher ami.