Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/389

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est-il un niais, suis-je un niais, nous trompons-nous à ce point ? L’amour du vrai et du beau est-il une chimère, la passion un leurre, l’enthousiasme une hallucination ?… » Le juge me répond : « Non, non, non, non… et non. »

Vous aimez ce que j’aime, vous honorez et adorez tous mes dieux ; voilà pourquoi à la joie d’être loué par vous, se joint un sentiment plus vif, plus profond, plus intense, le fanatisme clairvoyant d’un coreligionnaire.

Voilà pourquoi j’emprunte quelques mots à Shakespeare pour vous dire :

Most noble brother, give me your hand…

À M. STEPHEN HELLER.

Vienne (en Dauphiné). mardi 4 ou 5 septembre c’est-à-dire mercredi 6 (1865).

Mon cher Heller,

Voilà bien longtemps que je n’ai de vos nouvelles. Pourquoi n’avez-vous pas répondu un mot à ma lettre collective adressée à madame Damcke ? Je vous écrivais à tous les trois. Je suis toujours malade et j’ai bien peur de n’apporter qu’une addition d’ennui à celui que vous subissez probablement avec tant de peine. — Mes nièces sont plus charmantes que jamais. Nous lisons beaucoup, elles comprennent tout admirablement et rapidement. Malgré leurs instances pour me garder, je retournerai pourtant à Paris à la fin de la semaine ; voulez-vous être assez bon pour prévenir