Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/101

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d’intérêt direct à connaître son opinion que sur trois seulement. De ces trois, l’un s’appelle Académie impériale de Musique, le second a nom Opéra-Comique, le troisième s’intitule Théâtre-Lyrique. D’où il suit que le Théâtre-Lyrique n’est pas comique, que le théâtre de l’Opéra-Comique n’est point académique, et que le théâtre académique n’est point lyrique. Voyez un peu où le lyrisme est allé se nicher !…

Je pourrais donc, comme tant d’autres, consulter l’esprit de la terre sur ces graves questions ; et la terre me répondrait à coup sûr, tout comme elle a répondu à ceux qui dans ces derniers temps ont eu l’audace de l’interroger. Mais j’ai vergogne vraiment de me mettre au nombre des importuns et de la déranger encore. D’autant plus que, dans l’humeur où nous la voyons à cette heure, elle pourrait bien me répondre tout de travers. Elle serait capable de prétendre que le théâtre académique est comique, que le comique est lyrique, et que le lyrique est académique. Jugez du bouleversement produit par de tels oracles dans les idées du public (du public à idées) !

Quoi qu’il en soit, nous ne comptons pas moins de trois théâtres à Paris, dont il faut, je le répète, que je parle encore à tout prix.

Trop misérables critiques ! peureux l’hiver n’a point de feux, l’été n’a point de glaces. Toujours transir, toujours brûler. Toujours écouter, toujours subir. Toujours exécuter ensuite la danse des œufs, en tremblant d’en casser quelques-uns, soit avec le pied de l’éloge,