Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/124

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elle avouera qu’elle méprise à la fois la France et l’Angleterre.

Mais ces opinions plus ou moins entachées de vanité puérile, d’ignorance et de préventions, ne changent rien à l’existence des choses. Ce qui est est ; E pur si muove ! Et justement parce qu’elle se meut (la musique) comme la terre, comme tout au monde, précisément parce que ses saisons sont d’une variabilité que l’on remarque davantage d’année en année, les préjugés nationaux doivent plus promptement disparaître ou au moins perdre beaucoup de leur force.

Tout en reconnaissant la douceur des saisons dans une grande partie de l’Allemagne, nous maintenons donc notre droit de regarder comme considérables et très-importantes, quoique souvent rigoureuses, les saisons de Londres et de Paris.

La belle saison parisienne ne commence guère que vers le 20 janvier et finit quelquefois au 1er février, rarement dure-t-elle jusqu’au 1er mars.

On a vu des saisons ne finir qu’en avril. Mais ces années-là étaient des années trisextiles, plusieurs comètes avaient paru dans le ciel, et les programmes de la société du Conservatoire avaient annoncé quelque chose de nouveau.

Telle fut par exception la saison de l’an 1853, pendant laquelle on entendit pour la première fois aux concerts du Conservatoire la Nuit du Walpurgis, de Mendelssohn, et la presque totalité du Songe d’une Nuit d’été du même maître. Mendelssohn écrivit la