Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/59

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vous avez couronné ; je ne l’ai ni vu ni entendu ; mais c’est égal, une telle décision vous couvre tous de ridicule. »

Eau de Cologne !

Ou bien : « Je viens, monsieur, pour une petite affaire… une affaire. C’est par erreur, sans doute, que les pianos de ma maison ont été déclassés ; car tout le monde sait que ma maison n’a pas démérité. L’opinion publique a déjà fait justice de cette… erreur, et vous allez recommencer l’examen des pianos. Or, pour qu’il n’y ait pas de nouvelle bévue commise, je prends la liberté d’éclairer messieurs les membres du jury sur la force de ma maison. Je fais de nombreuses et importantes affaires… et ni mes associés ni moi nous ne regardons à… des… sacrifices… nécessaires dans certaines… circonstances… Il n’y a qu’à bien comprendre… » À un certain froncement de sourcils du juré, l’homme d’affaires voit qu’on ne… comprend pas et se retire.

Eau-de-vie camphrée !

Ou bien : « Monsieur, je viens…

« — Vous venez pour vos pianos ?

« — Sans doute, monsieur.

« — Votre maison n’a pas démérité, n’est-ce pas ? Nous allons recommencer l’examen ; il vous faut la première médaille ?

« — Certes, Monsieur !

« — Feux et tonnerres !… »

Le juré quitte son salon, et ferme violemment une