Page:Berlioz - Mémoires, 1870.djvu/507

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votre main me suffiront. Mes voyages auprès de vous ne pourront être que bien rares ; mais je saurai que votre pensée et la mienne ne sont plus séparées, et qu’après tant de tristes années où je n’ai rien été pour vous, j’ai enfin l’espérance de devenir votre ami. Et c’est rare un ami dévoué comme je le serai. Je vous environnerai d’une tendresse si profonde et si douce, d’une affection si complète, où se confondront les sentiments de l’homme et les naïves effusions de cœur de l’enfant. Peut-être y trouverez-vous du charme, peut-être enfin me direz-vous un jour : «Je suis votre amie» et voudrez-vous avouer que j’ai bien mérité votre amitié.

»Adieu, madame, je relis votre billet du 23 et j’y vois à la fin l’assurance de vos sentiments affectueux. Ce n’est pas une banale formule, n’est-ce pas ? n’est-ce pas ?

»À vous pour toujours,

»hector berlioz.

»P.-S. — Je vous envoie trois volumes ; vous daignerez peut-être les parcourir dans vos moments perdus. Vous comprenez que c’est un prétexte pris par l’auteur pour vous occuper un peu de lui.»


1re RÉPONSE DE MADAME F*****


«Lyon, 29 septembre 1864.

»Monsieur,

»Je me croirais coupable envers vous et moi-même, si je ne répondais pas tout de suite à votre dernière lettre, et au rêve que vous avez fait sur les relations que vous désirez voir s’établir entre nous. C’est le cœur sur la main que je vais vous parler.