Les trilles majeurs et mineurs sont praticables sur le Cor, mais dans une petite partie de sa gamme seulement.
On écrit ordinairement les cors, quelque soit leur ton et celui de l’orchestre, sans dièzes ni bémols à la clef. Lorsqu’on traite un cor en partie récitante, cependant, il est mieux, si l’instrument n’est pas dans le même ton que l’orchestre, d’indiquer à la clef les dièzes ou les bémols que la tonalité exige ; mais il faut toujours s’arranger de manière à en employer très peu. Ainsi le cor en Fa est très bien choisi pour exécuter un solo quand l’orchestre joue en Mi bémol, d’abord parce que c’est un des meilleurs tons de l’instrument, ensuite parce que cette combinaison n’amène pour la partie du cor que deux bémols (si et mi) à la clef, dont l’un (le si), étant, dans le médium et dans le haut, une note ouverte, ne diminue pas la sonorité de cette partie de sa gamme qui doit être le plus souvent employée en pareil cas.
Il est vrai qu’un cor en mi ♭, pour un passage comme celui-ci, eut été tout aussi avantageux.
Mais si la mélodie amenait fréquemment le quatrième et le sixième degré de cette gamme (La ♭ et Ut) le cor en fa vaudrait mieux alors que le cor en mi ♭,
ses deux notes | qui produisent | étant |
beaucoup meilleures que celles du cor en mi ♭ : |
représentant les mêmes sons.
Les anciens orchestres ne possédaient que deux cors, partout aujourd’hui les compositeurs en trouvent quatre. Avec deux cors seulement, tout en utilisant les sons bouchés, lorsqu’il s’agira de moduler un peu loin de la tonalité principale, les ressources de l’instrument seront assez bornés ; avec quatre au contraire, et lors même qu’on ne voudrait se servir que des sons ouverts, il est facile d’y parvenir par le Croisement des tons.
Le compositeur qui prend quatre cors dans le même ton fait presque toujours preuve d’une insigne maladresse. Il vaut incomparablement mieux employer deux cors dans un ton et deux dans un autre ; ou le premier et le second cor dans le même ton, le troisième dans un autre et le quatrième dans un autre, procédé préférable encore ; ou enfin, quatre cors dans quatre tons différents ; ce qu’il faut faire surtout dans le cas où l’on aurait besoin d’une grande quantité de sons ouverts.