Page:Berlioz - Traité d’instrumentation et d’orchestration.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Quant aux instruments seuls qui exécutent des traits, des arpèges, des variations, pendant un morceau de chant, ils sont, je le répète, d’une telle incommodité pour les chanteurs et même pour les auditeurs, qu’il faut un art extrême et un à propos évident pour les faire tolérer. J’avoue du moins, qu’à la seule exception du solo d’Alto de la ballade d’Annette, au 3e acte du Freyschutz ils m’ont toujours paru insupportables. Il est rarement bien aussi, malgré l’exemple qu’en ont donné Mozart, Gluck, la plupart des maîtres de l’ancienne école, et quelques compositeurs de l’école moderne, de faire doubler à l’octave ou à l’unisson la partie de chant par un instrument, dans les Andante surtout. C’est presque toujours inutile, la voix suffisant bien à l’exposition d’une mélodie ; c’est rarement agréable, les inflexions du chant, ses finesses d’expression, ses nuances délicates étant plus ou moins allourdies ou ternies par la juxtaposition de cette autre partie mélodique ; c’est enfin fatigant pour le chanteur, qui, s’il est habile, dira d’autant mieux une belle mélodie, qu’il sera absolument seul a l’exécuter.

On compose quelquefois, dans les chœurs ou dans les grands morceaux d’ensemble, une espèce d’orchestre vocal ; une partie de la masse prend alors les formes du style instrumental, pour exécuter au-dessous du chant, des accompagnements rhythmés et dessinés de diverses manières. Il en résulte presque toujours des effets charmants. Il faut citer en ce genre le chœur pendant la danse au troisième acte de Guillaume-Tell : « Toi que l’oiseau ne suivrait pas. »

LilyPond n’a produit aucun fichier en sortie. Veuillez vérifier le format de votre partition.