Page:Bernanos - La France contre les robots.djvu/193

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temps fatal, depuis le malheur de mon pays, quelque chose en moi s’est brisé, il me semble que je suis devenu incapable de haïr ou de mépriser qui que ce soit. Mais l’ancienne blessure est sans doute encore sensible sous le tissu cicatriciel qui la recouvre. Lorsque j’exprime certaines vérités simples, semblables à celles qu’on vient de lire, je ne puis m’empêcher de penser avec un cruel plaisir à l’embarras des imbéciles qui se croient très différents les uns des autres, et qui vont pourtant se sentir atteints en me lisant au même point de leur sécurité d’imbéciles, par la même insupportable démangeaison. Car le cuir de l’imbécile est réellement un cuir difficile à trouer. Mais qui ne sait que la piqûre d’un moustique est plus douloureuse et plus durable aux endroits du corps les mieux défendus par l’épaisseur de la peau, si le dard de l’insecte est entré assez profond ? « Hé quoi ! diront les imbéciles, l’auteur prétend-il nous interdire d’être démocrates ou fascistes ? Fau-