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tait de l’autre côté de la rue, qu’à l’opulent gaillard américain, bien logé, bien vêtu, bien nourri, bourré de vitamines, touchant un salaire énorme et décidé à toucher plus encore, à la faveur de la guerre. Il est possible que nous ne soyons plus dignes de l’ouvrier du faubourg Saint-Antoine, mais nous sommes tout de même, lui et nous, de la même terre et de la même histoire. Nous ne le comparons pas à l’ouvrier de Detroit ou de Chicago, dans l’intention de savoir lequel des deux appartient à un type d’humanité supérieure. Mais il doit être de plus en plus clair pour tous que, dans la construction du monde de demain, on ne saurait utiliser indifféremment l’un ou l’autre de ces deux types. Qui, dès maintenant, parle au nom de l’un, ne peut se vanter de parler toujours au nom de l’autre. Pour m’exprimer plus clairement et plus loyalement encore, leurs conceptions de la vie ne se contredisent peut-être pas ; elles ne se juxtaposent pas non plus. Et si elles ne se con-