Page:Bernanos - La France contre les robots.djvu/84

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que je défends. Veut-on qu’il n’ait jamais été qu’un esclave dressé depuis des siècles à se coucher aux pieds de maîtres impitoyables et à leur lécher les mains ?

Faut-il que la fameuse page de La Bruyère, qui exprime surtout l’horreur et le dégoût d’un habitant raffiné des villes pour les grossiers campagnards, l’emporte éternellement sur tant de travaux et de recherches désintéressés d’admirables historiens ? Il y a une tradition française de la Révolution, une tradition humaniste de la Révolution Universelle, une Révolution de la Déclaration des Droits de l’Homme qui se distingue d’une manière absolue — idéologiquement et historiquement — de la tradition allemande. De ces deux traditions, ce n’est pas ici le lieu de dire quelle est la bonne, je prétends seulement qu’on ne les confonde pas ou que, faute de pouvoir les confondre, on ne diffame pas plus ou moins sournoisement la seconde en calomniant l’homme français jusqu’à faire de cette